dimanche 29 juillet 2007, par C&SC
La Swallow Sidecar Company
En 1922 (le 4 septembre pour les pointilleux) a été fondée à Blackpool, Angleterre, la Swallow Sidecar Company par deux jeunes gens, voisins de rue et passionnés de motos. William Lyons (voir sa biographie) et William Walmsley avaient comme projet industriel de construire des sidecars pour motos. Leurs productions étaient suffisamment élégantes, avec leur caisse en aluminium à pans octogonaux, pour se faire une certaine réputation. La production des sidecars va se poursuivre jusqu’au début de la 2ème guerre mondiale.
En 1926 la compagnie se lança dans la construction de carrosserie automobile avec, en particulier celle de la petite Austin seven, une voiture populaire à la ligne plutôt austère. La compagnie prit alors le nom de Swallow Sidecar and Coachbuilding Co et déménagea sur un site plus vaste où elle construisit des carrosseries pour Fiat, Wolseley, Swift et Standard.
En 1928 la compagnie investit ses locaux, devenus mythiques depuis, Browns Lane à Coventry, centre britannique de la production automobile. La première voiture de la compagnie, la SS1, fut montée sur un châssis modifié de Standard avec un moteur 6 cylindres Standard. Elle fut présentée la première fois au salon automobile de Londres en 1931. Une SS2 avec un 4 cylindres a aussi été produite. C’était une voiture longue et basse avec des roues à rayons, un compartiment passagers luxueux en cuir et bois semblant valoir plus cher que son prix de vente réel. Luxe, performances et juste prix, caractéristiques qui allaient devenir la marque de fabrique de William Lyons.
En 1933 la compagnie prit le nom de SS Cars Ltd avec William Lyons comme directeur général. Il racheta les parts de son associé en 1936 pour être le seul maître à bord.
En 1934 un nouvel ingénieur (Harry Weslake) rejoignit la compagnie. Le nom de Jaguar fut utilisé pour la première fois, non pas en en 1935 pour désigner la sportive SS100 Jaguar, mais pour la Berline 2.5 litres de 1937. C’est aussi dans ces années là que William Heynes arriva en tant qu’ingénieur en chef.
Les voitures produites étaient aussi bien des berlines que des cabriolets ou des voitures de sport avec des moteurs de 1.5, 2.5 ou 3.5 litres. Le modèle phare de la période était la SS100 qui a été la plus connue des pré-jaguars, et la plus rapide aussi avec une vitesse de pointe atteignant les 100 mph (164 km/h) et de 0 à 60 mph (de 0 à 100 km/h) en 10 secondes.
Déjà cette voiture se faisait remarquer par ses succès dans les courses européennes comme le Rallye des Alpes ou le Monte-Carlo.
Pendant la 2ème guerre mondiale, comme partout au Royaume-Uni, les usines furent converties pour répondre à l’effort de guerre, mais la préparation de l’après-guerre continuait, en particulier dans le domaine de la conception moteur. Ces travaux aboutirent au moteur XK qui allait être le pivot de toute la production Jaguar pendant 40 ans.
En 1945, pour des raisons commerciales assez évidentes après les sombres années de guerre, le nom de SS Cars (voitures SS) laissa la place à Jaguar Cars Ltd. Dans l’immédiat après-guerre, la production s’orienta délibérément vers la sortie de modèles en conduite à gauche, c’est à dire pour l’export.
En effet, la politique anglaise de l’époque réservait les matières premières aux entreprises exportatrices qui pouvaient rapporter des devises à l’économie britannique en reconstruction.
Le premier vrai modèle d’après guerre fut la MkV.
En 1946, parallèlement à la mise à niveau des anciens modèles, Lyons entreprit de développer un nouveau moteur 6 cylindres de 3442cc à double arbre à cames en tête (DOHC) qui trouva sa place, de manière un peu accidentelle, dans une caisse qui devait être temporaire, juste pour le salon d’Earl’s Court de 1948 parce que la berline à laquelle il était destiné (MkVII) n’était pas prête.
(Note : ce moteur eXpérimental était le 11ème essai de la série, venant après les XA, XB, XC etc… il s’appela donc XK.)
Cette nouvelle voiture de sport fut un coup de tonnerre, c’était la XK120. La gamme s’étoffa. A côté du roadster on vit apparaître le coupé (FHC) et la décapotable. En 1955 la XK140 prit le relais avant la XK150 qui fut produite de 1957 à 1960.
La lignée des XK assit la réputation de Jaguar comme fabricant de voitures de sport, celle des Mk VII, VIII et IX le confirma comme producteur de voitures de luxe. Les deux gammes avaient deux points communs : elles employaient le même moteur qui servit de 1948 aux années 90 et elles se vendaient essentiellement à l’étranger. Ces deux atouts étaient aussi des faiblesses : le luxe est sensible à la récession, l’export sensible l’est aux protectionnismes étrangers.
(Note : il n’y eut jamais de MkVI chez Jaguar parce que Bentley avait déjà une MkVI.)
Il fallait se diversifier et conquérir le marché national. C’est la gamme des Mk1 et surtout Mk2 qui eut ce rôle, en inventant le concept de la petite berline sportive.
La berline 2.4 ou 3.4 litres de cylindrée fut lancée en 1955, c’était le premier modèle monocoque de la marque. C’est rétrospectivement qu’on l’appela Mk1.
Son évolution, la Mk2, est plus connue, a eu plus de succès et apportait aussi plus d’innovation. Lancée en 1959, elle avait un dessin peu changé, des aménagements aussi luxueux, des surfaces vitrées plus larges et des freins à disques aux quatre roues. La Mk2 a diffusé la marque Jaguar partout dans le monde en rendant les productions plus accessibles.
Dans les mêmes années c’est la MkX (X en capitales parce que c’était une grande berline héritière de la MkIX) qui va arriver avec son moteur 3.8, suivie de la 420 quasiment identique à moteur 4.2.
La type S vint combler le fossé entre les petites et les grosses berlines.
La XK120 a été un coup d’éclat dans le monde automobile britannique, la Type E fut un coup de tonnerre dans le monde automobile mondial. Présentée in extremis et de manière théatrale au salon de Genève en 1961 elle fit encore plus sensation que sa devancière de 1948.
La vie de la type E s’étala de 1961 à 1973 en 3 séries.
En 1968 fut lancée la XJ pour remplacer toutes les berlines du groupe. Cette voiture fut le lien entre l’histoire de la marque, puisqu’elle employait le moteur XK des 120 de 1948, et l’avenir puisqu’elle inaugura une série qui évolue encore plus de 30 ans plus tard avec les séries 300 et la dernière X350 en alu.
1922 : création de la Swallow Sidecars Company, puis SS cars.
1935 : apparition du nom Jaguar
1945 : la compagnie devient officiellement « Jaguar »
1948 : sortie de la XK120
1954 : création de Jaguar Cars North America
1956 : William Lyons est anobli
1959 : sortie de la Mk2
1960 : achat de Daimler
1961 : sortie de la Type-E
1968 : sortie de la XJ6
1968 : intégration de Jaguar dans British Leyland (nationalisation)
1985 : décès de Sir Williams Lyons et reprivatisation
1989 : rachat par Ford
Type | Années de production |
SS Jaguar 100 | 1935-1940 |
Jaguar Mark IV | 1945-1948 |
Jaguar Mark V | 1948-1951 |
Jaguar XK 120 | 1948-1954 |
Jaguar Mark VII/VIIM | 1950-1957 |
Jaguar C-Type | 1951-1953 |
Jaguar XK 140 | 1954-1957 |
Jaguar XK 150 | 1957-1961 |
Jaguar Mark 2 | 1960-1969 |
Jaguar E-Type | 1961-1971 |
Jaguar Mark X | 1961-1965 |
Jaguar S-Type/420 | 1963-1969 |
Jaguar Mark X/420G | 1965-1970 |
Jaguar XJ6/XJ12 | 1969-1973 |
Jaguar E-Type Series III | 1971-1975 |
Jaguar XJ6/XJ12 Series II | 1973-1979 |
Jaguar XJC | 1975-1978 |
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